Quelques textes récents... ou pas...

Cendres

Je meurs encore une fois, sans agonie

La souffrance ne m'atteint plus désormais

Les plaies de mon cœur et de mon esprit

S'enflamment pour cicatriser à jamais



Mes yeux vitreux flamboient de mille feux

Je les ferme alors, les paupières lourdes

Je connais la paix dans les flammes de Dieu

J'entends son souffle dans mes oreilles sourdes



Je m'élève au-delà des cieux hypocrites

Ceux-là même que je reniais autrefois

Me rapprochant du soleil de pyrite

Mes ailes brûlent et je retombe en moi



La fournaise me consume jusqu'aux os

« Je suis monté bien plus haut cette fois

Mais mon fardeau est encore trop gros »

à nouveau redevenus cendres je croîs



Dans ce cocon d'énergie matriarcale

Je revois mes erreurs d'une vie antérieure

Afin de me battre avec mon propre mal

Tel Phénix, je renais, semblable, meilleur.

Vivant

Naissant dans le froid de l'ignorance
Vivant dans ce monde d'illusions notoires
Vieillissant dans les ténèbres les plus noires
Je mourrais quand on aura fait connaissance

Naissant dans un univers étranger du mien
Vivant dans des ruines pour me souvenir
Vieillissant en Hermite que la solitude ne fait frémir
Je mourrais quand tu retourneras au tien

Naissant de tout, mais surtout de rien
Vivant pour une autre personne que moi même
Vieillissant avec une douleur qui me rend blême
Mourant parce que ton cœur étouffe le mien

Dépérissant aux portes du paradis vierge
Péchant dans l'Eden que tu m'as fait atteindre
Me consumant de mes propres ombres que je ne peux éteindre
Mourant, et rejeté de l'autre côté de la berge

Maudissant ce corps chétifs d'être humain
Préférant la chaleur de l'enfer au froid du paradis
Désirant la chair avec laquelle tu m'as tant nourris
Vivant... Dans un monde qui tien dans mes mains...

Épilepsie poétique


Une subite envie d’écrire
Tout et n’importe quoi
Je ne sais pas quoi dire
Je note tout à la fois

Ma feuille semble trop vide
J’ai envie de la combler
D’encre noire sur cette page, je suis avide
Je vois des flashs me rendre cinglé

Comme une épilepsie artistique
Qui m’oblige à crisper mes doigts
Autour du stylo partant en panique
Bravant les règles et les lois

Je rajoute encore et encore des idées
Sans trop savoir ce que ça va donner
Au final j’en ai rien à faire
En transe, j’écris, comme poursuivit par l’enfer

Si je m’arrête, il me rattrapera
Pas que j’en aie véritablement peur
C’est un jeu que je suis avec ardeur
Écrire plus vite que possible suffira

Les flammes ne doivent pas atteindre la plume
Comme poursuivit par les démons
J'hallucine, la feuille fume !
Danse poétique orchestrée par Salomon

La chaleur monte à vive allure
À la vitesse à laquelle je transcris
Les fruits de mon imagination devenus mûres
Ils tombent sur mon pupitre salit

Débordant sur le bois, je le grave
Des mots en désordres, insolents
En attendant que cette faim me gave
Je ne fois que ces supports encore blancs

Sur lesquels je dois écrire coûte que coûte
leur donner une âme avec cet encre
Ce sang qui de mes mains goutte
Blessé par l’art, paradoxe de l’artiste, diantre !

J’en ai presque mal, mais le son de la bille
Sur le papier apaise mes maux
Et l’hémoglobine coule sur le sol, souille les carreaux
je perd conscience doucement devant les yeux ébahis

Les flammes me rattrapent enfin
game over, artiste déchus
J’ai finalement perdu
et le sens de ma vie prend fin.

Déguisement

Les portes s’ouvrent devant moi
Et je m’y engouffre sans effrois
à l’intérieur de la pièce, tout est noir
Je fronce les sourcils, essayant de voir

Et le sol se dérobe sous mes pieds
La curiosité est mauvaise, ne pas s’y fier
Sans pouvoir me rattraper, je tombe
Vers ces ténèbres que je crus ma tombe

Les portes se referment derrière moi
Et la gravité me prouve ses lois
Je crois que cela a duré des heures
Mais le fond me montre enfin une lueur

Du feu dansant en cercle autour de cendres
qui amortissent ma chute, je suis dans l’antre
je regarde les déchets qui m’avaient sauvés
Et je reconnais avec terreur des visages familiers

Ennemis, amis, famille, amour, tous là
Le visage calciné, mains, pieds, corps, doigts
Ne sont déjà que poussière autour de moi
et je vomis… enfin… je crois

La peur m’envahit et je ne sais quoi faire
Pleurer, hurler, sur les derniers morceaux de chairs
Et devant mes yeux se tient mon reflet
Une ombre avec des yeux rouges fait le guet.

Je sais qui il est, ce qu’il veut, ce qu’il a
Tous ce que je ne suis, ai et n’ai pas
Mon opposé enfermé il y a si longtemps
Veut reprendre sa place, ici et maintenant

Je ne peux gagner une seconde fois
épuisé par cette vision d’enfer sournois
Mais un combat s’enchaîne, violent
Chacun frappe, esquive, pare son jumeau dément

« Marc ? Réveille-toi ! Tu fais un cauchemar… »
Mais allongé dans mon lit sans espoir
La sueur sur mon front et le sang sur mes bras
Me rappellent que mon âme n’était pas dans ces draps

Je regarde la pleine lune, la questionnant
Cherchant les raisons de voyage traumatisant
Mais l’astre, perchée parmi les étoiles scintillantes
Me dit que la réponse, sur mes bras, est présente

Un combat du masque contre l’homme
Voila ce que c’était en somme
Alors se pose un ultime questionnement…
Qui était déguisé ? Qui était le déguisement ?